Freud et Napoléon, une improbable rencontre ?
Et pourtant…
Catherine Muller rend possible un tel rapprochement en utilisant les lettres de Freud à Arnold Zweig et Thomas Mann, dans lesquelles il confère au prénom Joseph un « destin » pour Napoléon.
Feud met au jour, avec une étonnante sagacité, l’importance que revêt ce prénom pour Napoléon : celui de son frère ainé. A partir d’éléments biographiques et du récit biblique de la figure de Joseph vendu par ses frères, se cristallise le complexe fraternel, dit « complexe de Joseph ». Il donnera, selon ses propres termes, un sens à des décisions en partie énigmatiques chez Napoléon, parmi lesquelles la hasardeuse expédition en Egypte mais également sa passion pour Rose de Beauharnais qu’il rebaptise Joséphine. Catherine Muller montre qu’en regardant Napoléon à travers le prisme de « Joseph », l’homme Freud dévoile aussi les composantes de son propre destin à un moment tragique de sa vie où la princesse Marie Bonaparte contribue à le sauver.
Cette étude captivante, entrecroisant psychanalyse et Histoire, nous fait ainsi découvrir des similitudes destinales entre ces deux hommes d’exception que tout semble séparer.